Un rapport présenté le 24 juin 2025 à l’Assemblée nationale par Sarah Legrain et Delphine Lingemann dresse un constat clair : la politique familiale actuelle ne répond plus aux réalités de la parentalité moderne. Les inégalités entre mères et pères persistent et impactent fortement la carrière des femmes. Le document propose plusieurs leviers pour favoriser une égalité réelle dans l’accompagnement des parents.
Un constat d’inégalités persistantes
La « pénalité parentale » reste un frein majeur à l’égalité professionnelle : 90 % des écarts de revenus entre les sexes proviennent de la parentalité. Les mères, souvent perçues comme « parents principaux », assurent encore 71 % des tâches domestiques et 65 % des tâches parentales. Les stéréotypes demeurent ancrés : 60 % des Français estiment que les mères répondent mieux aux besoins des enfants que les pères.
Des propositions pour mieux soutenir les parents
Le rapport préconise un accompagnement renforcé dès la grossesse et en post-partum, notamment via des consultations spécialisées sur l’allaitement et la santé mentale. Il suggère également de porter progressivement le congé paternité au même niveau que le congé maternité afin de partager les responsabilités et lutter contre l’isolement des mères. Par ailleurs, il souligne le manque de dispositifs pour les parents d’adolescents et propose d’élargir les services existants, y compris en matière de pédopsychiatrie et de médecine scolaire.
Réformer l’organisation du travail et la fiscalité
Les auteurs appellent à une meilleure prise en compte de la parentalité dans le monde du travail : horaires aménagés, allongement du congé paternité, participation aux frais de garde. Un focus particulier est fait sur les familles monoparentales, représentant 25 % des foyers, avec une réflexion sur la fiscalité des pensions alimentaires et le coût réel de l’entretien des enfants.
Ce rapport ouvre la voie à une refonte des politiques de soutien à la parentalité pour répondre aux aspirations des parents d’aujourd’hui et réduire les inégalités entre les sexes. Reste à savoir si ces recommandations trouveront une traduction législative dans les mois à venir.